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Récit sommaire de notre aventure d'escalade dans la Calanque d'En-vau...

Un jour, on part grimper avec mon père, mon copain Serge, fils de Guide de Haute-Montagne de Cham à Cassis dans les Calanques...

Je ne me souviens plus de l'avant, mais à un moment, on décide de faire la Calanque Directe (ou la Super Calanque ?), une belle voie esthétique sur la rive face au Doigt de Dieu, magnifique...

Mon père passe en tête dans un passage délicat, nous bien installés au relais, vachés tous les deux, tranquilles.  Mais mon pater glisse, et le piton complètement pourri de l'intérieur casse, et il part en arrière dans le vide... Pendant cette seconde, je me dis "Accroche-toi, ça va secouer...!"  Je bloque la corde, Serge idem, on voit passer mon père comme un avion !  Gros choc qui nous fait tourner en arrière, nous jette en bas...

On se retrouve, Serge et moi, dans une situation inconfortable, au bord d'un couloir de déjection, plusieurs mêtres plus bas... sonnés...

On remonte à 4 pattes sur un endroit plus confortable, mon père est pendu dans le vide quelques mètres plus bas, dans le couloir...

On se sécurise en s'attachant à une grosse racine, et là on commence à constater les dégâts : Serge a l'avant-bras en forme de truelle, et moi le genou et la cheville amochés. Il se fait une écharpe, tant bien que mal, avec mon tee-shirt "Hey, Iran !!!"

Mon père remonte sur la corde qui s'était bloquée on ne sait comment ni par quel miracle... et descend chercher du secours, car nous étions incapable de redescendre, complètement choqués par cette chute de 15 m.

Un marathonien part en courant prévenir les secours à la Cabane du Garde Forestier. Un moment après, un fourgon des¨Pompiers arrive sur la plage, mais c'est l'hélico des Marins-Pompiers qui viendra nous sauver !

Il s'écoule un temps assez long, on se caille à l'ombre...

L'hélico se positionne donc en stationnaire au-dessus de nous, et descend un Pompier. Je te laisse imaginer le barouf, le vent des pales et la poussière... 

Le sauveteur nous demande par signes qui a mal aux jambes... Et me passe la boucle...

C'est là que ça dérape...

Le Pompier fait un grand signe à l'hélico de commencer à treuiller en levant le bras de bas en haut...

Serge, lucide, assis en face de moi, fait des grands signes négatifs avec son bras valide ! Je ne comprends pas pourquoi il me fait NON !...

Horreur... Le pompier a oublier de nous dévacher... la boucle du câble me passe sous les bras, je commence à monter, mais je suis tout de suite bloqué par la sangle qui m'attache au sol...

Ca tire super fort, et je résiste de toutes mes forces, les bras serrés contre le corps pour ne pas les relever et laisser filer la boucle... Ca me coupe le souffle et je me demande quand tout ça va péter...

Tout à coup, la racine, peut-être centenaire, cède, et je gicle dans le vide... en entraînant Serge qui était sécurisé sur la même racine par une cravatte...

A cet instant, je suis sûr que Serge a été projeté dans le vide, et qu'il est mort...

Heureusement, il reste pendu à la racine, grâce à la cravate de la sangle qui fait noeud coulant.

On se retrouve donc en guirlande : l'hélico, le câble du treuil, moi, 2 m. de sangle, la racine en travers, 2 m. de sangle, et Serge, qui tourne comme un fou... et qui tend les jambes pour ne pas se payer la paroi à chaque rotation...

Pendant ce temps, j'ai donc tout le poids de Serge pendu à mon baudrier, je tiens de toutes mes forces la sangle qui le relie à moi, par réflexe...

J'ai peur qu'il tombe... que la sangle glisse sur la racine, qu'un truc pète sur mon baudrier... On est au-dessus de la mer, mais à ras la paroi... 50 m. de haut, on doit pas être beau à voir à l'arrivée...

Je me demande ce que fout l'hélico, qui ne bouge pas, pendant un temps que je trouve interminable...

Tout à coup, l'hélico plonge vers la plage de la Calanque, Serge valdingue en roulé-boulé violemment, et j'atterri sur une civière, comme une fleur...

L'épisode est fini...

 

Plus tard, on a appris par le père de Serge, qui a rencontré le pilote lors d'un congrès sur le sauvetage en montagne, le fin mot de l'histoire :

 Quand le mécano a commencé à treuiller, l'hélico a été complètement déséquilibré par cette résistance inattendue, car le câble passe au bout d'un mât qui sort de la cabine de l'Alouette III. Le "couple" sur le bras a déstabilisé l'appareil, en est devenu presque incontrôlable, et le pilote a été jusqu'à poser son doigt sur le bouton qui fait péter la charge explosive pour couper le câble...

C'est en effet la procédure, pour sauver l'équipage de l'appareil en cas de danger, de couper le câble et de dégager...

Finalement, on était à 1 doigt de se faire balancer dans le vide... Brrrrrr !

Sans compter que le Pompier qui était à nos côtés au début aurait pu se faire faucher par les sangles, trébucher dans la paroi... Je me demande encore comment tout cela a fini avec seulement quelques plaies et bosses !!!

On a fini notre convalescence et l'été à Cham, fréquemment au bar "La Terrasse", à côté de l'Arve, ou au Cheval Rouge, tranquilles !