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Mon aventure des Sélections Nationales !
1ère tentative : Sélections pour l’Amazonie Fin 88, je décide de tenter de m’inscrire pour les Sélections Nationales du Camel… Quelques jours plus tard, après avoir renvoyé un bulletin sommaire, je reçois un dossier de 4 pages à remplir ! A ma grande surprise, je reçois quelques semaines après une convocation… Je suis évidemment très exité par l’idée d’aller faire le Camel !!!… Je n’ai par contre aucune idée de ce qui m’attend, ni que je vais devoir conduire un 4x4 pour la première fois de ma vie dans un bourbier de dingue, avec à côté de moi une star de l’Off-road... Résultat des courses : J’ai pris une grosse claque en mécanique, anglais, conduite… J’étais minable ! j’ai « dégusté » pas mal en Aptitude au raid, avec un Franceschi qui me demande la classique question « qu’est-ce que je fais si je suis perdu en Amazonie, quasi à poil… » Ils ne me lâchent pas, mais je ne savais pas la réponse…. J'ai bien tenté "J'appelle Air France ?..." Je ressors ratiboisé aussi de l’interview, encore différent de l’Aptitude au Raid : là, tu te fais « rouleau-compresser » par les cadres du Camel, le psychologue qui te reluque sans arrêt !! En conduite, je me suis fait ridiculiser avec Raoul Raymondis (pas très sympa avec moi…) à mes côtés : j’étais tétanisé, le souffle court…. Je ne savais même pas ce qu’était une BT… Pour mon 3° tour avec Zaniroli, j’ai pas été brillant : il regardait par la fenêtre en soupirant, et il se tenait négligemment une main sur le tableau de bord, mais j’ai descendu une marche tellement brutalement, qu’il a giclé sur le pare-brise… la honte ! En anglais, j’y connaissais rien : je ne savais pas comment dire pelle ou clef de 12, encore moins en pouces ! Je ne savais que répéter : « I love England… I’ve been in England, a couple of time !!! This ???? What is it ??? errrr.... not a funny as a question !” Je me suis rattrapé en aptitude physique…. C’est tout !!! Au bout des 3 jours, j’en avais appris énormément, sympathisé avec Claude Coutard, rencontré le concessionnaire Unimog de la Haute-Loire, bref…. Un moment humain fort ! J’ai connu Bernard Duc, car nous étions dans le même groupe ! Un gars très sympa, on a passé de bons moments ensemble ! Il a été parmi les 8, puis a été sélectionné pour partir représenter la France en Amazonie ! Ses récits hauts en couleur (il a l’accent du Midi et une bonne tchatche !) m’ont fasciné : du genre « cong, on a poussé et tiré 12 h dans la boue au-dessus des chevilles pour faire passer les Land sur 1,5 km ! » Ici, une photo du 110 de Bernard Duc et Yvan Dorier en Amazonie. Me rappelle plus trop les détails aujourd’hui, mais c’était dans ce genre ! Par la suite, J’ai bien sûr conservé quelques coupures de presse : Je suis très impatient de retenter l’année suivante, mais vu mes prestations, j’étais un peu sceptique ! Voici d'ailleurs mon diplôme, retrouvé en octobre 2007... Plus tard, Thierry Pacaud organise son Trophée Aventure à Morzine, que nous gagnons avec mon ami Borscope, devant quelques cadors du Camel, dont Bernard Duc, qui déteste perdre !
2ème tentative pour les Sélections Nationales « Sibérie »
Pour les sélections 1990 pour la Sibérie, je me suis préparé dans les domaines importants : j’ai potassé la mécanique, la conduite 4x4, le physique… J’avais pris pas mal de notes sur ma première expérience, et j’ai pu travailler sur celles-ci : Elle m’ont bien aidé pour la suite ! Inscription vers fin octobre 89, à nouveau dépôt du dossier de candidature, en espérant que celui-ci ne se perdre pas parmi les 65000 dossiers reçus !!!
Je reçois enfin, au bout d’un long suspens, la fameuse convocation : ouf ! je fais partie de la centaine de selectionnés. Là-bas, je vais m'apercevoir que les redoublants ne sont pas légion... Pour ces deuxièmes Sélections Nationales à Forest Hill, je me suis mieux préparé…Pourtant, ces 3 jours vont être durs : autant par l’intensité des épreuves physiques que par la tension nerveuse générée par les ateliers et le manque de sommeil. Ici, un petit aperçu du planning. Extrait des plannings que nous devions avoir sur nous : En maniabilité, j’ai été examiné par Roger Escomel, une figure chez Camel Off-Road. Un aperçu de ce que j’ai fait : Démarrage les roues AV contre un tronc… l’astuce consiste à reculer un peu pour avoir de l’élan, s’aligner sur bascule, au sommet, tentative d’équilibre… Monter sur les rochers, descente aux freins, passer sur les troncs (coup de gaz bien placé…) virage à G en faisant basculer l’AR sur une grosse souche, descente puis arrêt contre un piquet. Démarrage en MA sans repartir vers l’avant. Puis retour au départ en faisant une belle bascule sur le pont…pour une remontée rapide 2°, 3° en faisant attention aux compressions…
Ambiance : Atelier physique : le meilleur temps est 5’09’’. Un mec de Fall Raven passe et obtient 4 ‘18’’…. Cheval part devant moi… un sérieux concurrent… 4’32’’ : meilleur temps concurrents ! A moi : je m’élance, je merde dans l’échelle spéléo, me casse la gueule sur le pont, je cours assez vite, équilibre sur la poutre… OK, tyrolienne pas mal… 4’30’’ Meilleur temps jusqu’à présent !!! je bat Cheval ! Sens pratique : j’ai pas brillé, mais sauvé les meubles (Quel est le débit d’une buse d’acéto ? Nœud « jambe de chien » …) Anglais avec Don Green. A part un mot, je savais tout, et il m’a gardé 5 mn. Atelier collectif : je devais couper un petit arbre avec une cognée, mais interruption par la pluie ! Interview : Cheval et moi passons à la fin… on file à la mécanique. Pas trop fort, mais j’ai acquis quelques notions de base : pistons, injection diesel, turbo, démontage pont AR, et ½ arbres cassés, etc… Interview : là, c’est le plus dur : 3 ou 4 stars du Raid devant toi, ainsi qu’un psy, qui te bombardent de questions ! Thierry Pacaud vient souvent à ma rescousse de temps en temps, car je suis un peu impressionné par tous ces gars ! Ils veulent un « Top Gun » comme ils disent, et mon caractère trop effacé me joue un tour… Philippe Cornu discute avec moi quand on sort, et me confirme que je manque de « leadership »… Je n’ai pas pu les convaincre que bien que n’étant pas un leader, je pouvais être un excellent compagnon, et palier aux défaillances des camarades… ! Marche de nuit : Les organisateurs nous imposent les classiques : mémorisation de carte, balises à points, navigation à la carte, etc… Dans mon groupe (toujours alphabétique) il y a Jacques Chevalier, qui, LUI, ira très loin. Nous passons une nuit dantesque dans la campagne de Forest Hill : il fait un vent à décorner des bœufs, ça caille, la lune est grosse, de gros nuages passent et repassent, masquant la lune épisodiquement, juste au moment où nous en avons besoin ! Départ à 21h03.pour un type « 300 m au 350°… » je cours avec un mec de Bioforce, puis on rencontre un autre Jean-Yves (des Pyrénées), on fait équipe pour être plus forts. On cherche un CP très longtemps, puis on abandonne, pour rejoindre la troupe… Là, je quitte le Jean-Yves pour couper dans un champ, pour la partie avec la carte. Que de bons souvenirs qui remontent de janvier 89 : la boue, les pieds trempés, l’épine plantée dans le pied…. Tous mes souvenirs de l’année précédente me reviennent ! Je reconnais tout les tracés par cœur ! Je rencontre Jacques Cheval, pour la partie mémorisation, là ou je me plante au départ ! En fin de nuit,, à un CP, en découvrant une nouvelle portion de carte, on a 5 mn pour étudier notre itinéraire. Je rends la carte, et je m’apprête à partir…. à 180° de la bonne direction ! Heureusement, le contrôleur sympa m’a dit : « Ho ! n° 24 !!! t’es sûr de ton coup, là ???? » C’est la partie la plus dure de la nuit ! Foutue orientation ! Nous garderons tous les deux un souvenir titanesque de cette glaciale nuit ! Jacques m’ayant avoué plus tard avoir failli s’évanouir ! Je repars à fond, à fond ! On fini avec une portion boussole… Dur… J’ai super mal à un genoux, et arrivé au CP de Claude Coutard, je prends la chiasse et j’ai froid… La concurrence étant rude entre les concurrents, nous évitons les frontales pour ne pas se faire repérer… Les tenues « fombec » sont de rigueur… ! Couché tôt (4h00), levé à 8h00, un suppositoire de Voltarène et en descendant au petit dej’, j’apprends que je dois repasser la conduite !!! Là, t’as le cœur qui connaît un petit soubressaut : qu’est-ce que ça veut dire ? La boucle se situe dans les bois, zone assez technique, tout en croisement de ponts, à réaliser sans blocage central. Jérôme Rivière me demande de prendre le volant... inutile de préciser que je sais qui il est !!! et il me dit que j’ai fait un bon passage, très sympa, et qui, l’espace de quelques minutes, a eu la gentillesse de me donner un magistral cours de franchissement ! Direction la maniabilité, où on discute avec Claude Coutard, qui nous raconte comment le petit Charles a découvert le trial !!! En attendant, j’apprends que je dois repasser l’Aptitude au Raid… Thierry Pacaud m’a dit que j’étais bien, que ça allait bien pour moi ! Là j’apprends que je suis dans les 20 ! Houllah ! Là, je suis content ! Mais c’est maintenant que je dois montrer que je suis qualifiable ! L’entretien se déroule vite, et voilà, c’est fini ! Je mange avec Roger Escomel, qui s’est esquinté un genou… Conduite rapide : J’ai conduit le 90 td avec Zaniroli, qui a été cordial, mon niveau ayant sérieusement progressé en presque 1 an ! Annonce des résultats : je n’y suis pas, mais je suis heureux quand même ! Jacques Chevalier est dans les 6, et sera remplaçant officiel, mais ne partira pas… J’ai compris que je n’avais pas assez de « gueule » ! Il leur faut des mecs médiatiques, mais pas réservés comme moi ! Peu importe, j’ai passé ces Sélections en me donnant à fond, un résultat honorable, et j’ai trouvé ça fantastique ! C’est moi, là, au premier rang, le numéro 24 !!! Mon dossard (oublié de le rendre…) a d’ailleurs longtemps décoré ma chambre ! Le barbu numéro 21, en haut, c’est Jacques Chevalier, avec qui j'ai partagé des moments grandioses pendant la nuit, mais également durant les 3 jours. Le numéro 10 Philippe Bessat (2ème rang au milieu) est lui parti en Sibérie avec Jean Barry, que je ne reconnais pas (N° 3 ? n° 7 ?) ! |